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Regard sur l’histoire

Chancy, avec Avully et Cartigny, fait partie de l’ancien mandement genevois de la Champagne.

Elle reste une commune à caractère essentiellement agricole, bien que l’usine hydro-électrique de Chancy-Pougny soit partiellement implantée sur son territoire.

Aujourd’hui plusieurs fermes et bâtiments agricoles ont été transformés pour y créer des appartements. Toutefois les Autorités municipales restent très attentives afin que le village conserve son aspect campagnard, avec des jardins et des dégagements de verdure.

Notice historique

La notice historique de Chancy, par M. Pierre Bertrand, est à votre disposition auprès du secrétariat de la Mairie.

A l’époque

Le « Far West » de la Suisse
Extrait du livre « Silhouette des communes genevoises » écrit par André Rodari en 1988.

 

… Nous voici à la pointe extrême non seulement du canton, mais de la Suisse. Une particularité qui fait souvent l’objet d’une question dans les « rallyes » : « Quel est le Far West du pays ? »

A l’époque de Jules César, Chancy était déjà un important passage sur le Rhône. Avant le pont métallique actuel qui fait frontière et date de 1905, il y avait eu des ponts de bois. Et même pendant trois siècles, le passage sur la rive française avait été assuré par un bac.
Avant la construction des autoroutes, il n’y a pas si longtemps, Chancy se trouvait sur l’itinéraire normal de la route Genève-Lyon. Le poste de douane principal contrôlait alors un trafic routier très important. Maintenant, il s’agit surtout d’un va-et-vient régional. Les Genevois ne descendent plus guère à Chancy, qui se trouve tout « au bout du tuyau » : « descendre » est le verbe approprié puisque c’est le point le plus bas du canton.

Près des bornes de Vers-Vaux, portant en relief l’aigle impérial et la date de 1816, l’altitude cote 339. Chancy est au fond d’une vaste dépression provoquée de temps immémoriaux par les affouillements du Rhône et de son affluent La Laire. On observe du reste encore, sur la rive suisse, une tendance à l’érosion et au lent affaissement de la berge.

Les limites communales de ce territoire de 531 hectares coïncident en grande partie avec la frontière franco-suisse : le pays de Gex sur la rive droite du fleuve, la Haute-Savoie au sud. En 1950, le village et ses hameaux surélevés de Passeiry et du Cannelet ne comptaient ensemble que 250 âmes. Dès 1960, on a construit. D’abord dix-sept appartements, au centre du village, dans un bâtiment qui abrite également la poste. Puis une série de HCM à l’entrée de l’agglomération. Il y eut ensuite des projets jugés excessifs; celui des Bouveries fut ramené à 21 villas mitoyennes. Plus récemment, des logements sont encore apparus sur la route de Valleiry. Une demi-douzaine d’anciennes maisons ont été rénovées et plus largement ouvertes à l’habitat. Comme il reste probablement des terrains constructibles, plusieurs plans étaient encore à l’étude en 1987, année où la population atteignait déjà 640 habitants. La mairie n’exclut pas que le cap des 800 soit atteint au moment des élections de 1991.

En attendant, Chancy n’a pas perdu sa vocation essentiellement rurale. Les cultures occupent 280 hectares. Dix exploitants cultivent principalement des céréales (130 ha) et quelques-uns soignent des vignes qui s’étendent sur 7 hectares. Toutefois, l’apport essentiel pour les finances chancynoises demeure de loin celui de l’usine des Forces motrices de Chancy-Pougny, sur le Rhône, qui assure encore un cinquième des recettes budgétaires et qui, naguère, représentait plus de la moitié des ressources fiscales de la Commune. Les autres entreprises dignes de mention sont la forge Gallay, le manège du Cannelet et l’important dépôt des pommes de terre « chips » qui alimente toute la Suisse romande.

Pendant des décennies, le point de rencontre et le principal centre d’animation a été le Café de la Poste, connu à la ronde par son « sous-titre » : « Chez Yvonne ». Ce pittoresque bistrot enfumé et sa patronne volubile ont été décrits jusque dans les gazettes schaffhousoises. Mais Yvonne Bovard a fermé boutique. La petite arcade a tiré ses volets de bois. Le café des « Amis franco-suisses » ne sera plus tout à fait comme avant…

D’où vient le nom de Chancy ?

Selon certains historiens, le nom viendrait d’un dénommé Cantius qui avait construit ici sa villa, au premier siècle de notre ère. A l’époque, les Gallo-Romains (populations « barbares » assimilées par les Romains) vivaient en tous cas prospères. L’empire romain s’étendait sur toute la rive gauche du Rhône. Et comme le fleuve est facile à franchir par ici, un ouvrage fortifié (castrum) avait même été construit à Chancy, pour contrôler les infiltrations des populations (Allobroges, Helvètes) vivant sur la rive droite du Rhône. Chancy est donc un village frontière depuis bien longtemps !

La Réforme a bénéficié à Chancy

En tant que bastion avancé du protestantisme, la paroisse de Chancy a bénéficié d’une attention particulière de la part de Genève, qui y a envoyé d’éminents prédicateurs, souvent soucieux du bien-être de la population.

Ainsi, au départ du pasteur Naville en 1918, par exemple, la société économique de Genève décida d’offrir à la paroisse un nouveau presbytère (chemin des Carrés). Cependant, Chancy a aussi beaucoup souffert des guerres menées contre Genève par la Savoie.

Au cours du 16ème siècle, par exemple, le village a maintes fois été incendié et pillé. En 1595, la misère y régnait au point que le pasteur avertit Genève qu’il n’y restait même plus assez de vin pour la communion ! Ce qui n’a d’ailleurs pas empêché les autorités religieuses de trouver, quelques années plus tard, qu’on y buvait trop : dans un message daté de 1605, le Consistoire (autorité religieuse de Genève) signale « qu’il se commet à Chancy plusieurs débauches. Malgré le commandement de sa Seigneurie, il y a là plusieurs cabarets et même il y a un jeu de quilles » !

Tout ceci explique peut-être la mystérieuse devise figurant sur la cloche de l’église : « Si Dieu est avec nous, qui est contre ? » Ou alors, le fondeur de cloches, qui sait, avait peut-être un peu trop joué aux quilles ! Mais ça, on ne le saura jamais.

Un tram à Chancy

En 1900, on pouvait choisir de se rendre de Chancy à Genève en train ou en tram.

La gare de Pougny-Chancy a été mise en service en 1858, sur la ligne Genève-Lyon. Quant au tramway, sa voie est prolongée de Bernex à Chancy dès 1890. D’ailleurs, le hangar du tram est toujours visible à l’entrée du village, route de Bellegarde, il sert maintenant de local aux pompiers et à la voirie communale.

Film sur Chancy

FAR WEST / CHANCY – HISTOIRES DE FRONTIÈRES
Un film de Jean-Pierre Garnier et Mireille Calame

A l’extrême ouest de la Suisse, perdue au fin fond du territoire genevois, la commune de Chancy.

On la surnomme le « Far West ». Aujourd’hui, elle s’urbanise. Deviendra-t-elle bientôt une banlieue sans âme ?

Curieux de leur histoire et inquiets de perdre ce qui les lie au lieu de leur enfance, des jeunes sont allés trouver les « Anciens ». Ce film est l’histoire de leurs rencontres.

Loin de la nostalgie, moments de surprises et de rires. Et c’est ainsi que l’on découvre l’âme d’une zone frontière, traversée par les grandes tensions de l’histoire. Un village deux fois millénaire, dont les habitants, souvent malmenés, oubliés, ont dû prendre leur destin en main…